Après avoir proposé une des série de polar "hardboiled" les plus remarquées de l'autre côté de l'Atlantique, Ed Brubaker et Sean Phillips se sont attaqués au superhéros. Attention leur version de celui-ci est très éloignée des standards du genre!
Ici pas d'homme en cape prêt à secourir la veuve et l'orphelin ... non au départ il s'agit plutôt d'un personnage qui a bien profité de ses pouvoirs pour donner au mot criminel un nouveau sens. Mais pour une raison que vous découvrirez en lisant Incognito, Zack Overkill, car tel est son nom, va trahir ses partenaires et profiter du programme de protection des témoins. Dans cette situation, qui celle du début du comics, il va devoir se battre contre ses pulsions meurtrières et bientôt contre ses anciens associés.
Ed Brubaker livre ici un scénario très élaboré. Dans cette histoire, le lecteur suit tout autant les péripéties de Zack qu'il découvre un univers vraisemblable et cohérent où les personnages surhumains sont en lutte depuis des décennies.
Pour la partie graphique, Sean Phillips propose un dessin sombre avec des noirs profonds qui donnent à l'univers de Zack tout son caractère glauque et "collant". Dans un style dégagé des codes actuels concernant les superhéros, ce comics nous plonge dans un univers de polar digne des années trentes, et cela est un régal.
Pour toutes ses qualités Incognito faisait partie de la sélection officielle du dernier festival d'Angoulême. De passage dans la capitale française de la BD, Sean Phillips a accepté de répondre à nos questions :
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